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Nuit américaine à l'ancienne maison d’arrêt de Béziers (France, septembre 2024) Nuit américaine à l'ancienne maison d’arrêt de Béziers (France, septembre 2024) © Patrick Lefèbvre - Tous droits réservés
17 Nov 2024


Pourquoi, sur les réseaux dits sociaux du groupe Meta Platforms, Inc., je n'accompagne jamais mes photographies d'un fond musical ?

Et pourquoi vous devriez en faire autant !

 

1.- D'abord, pour cerner le sujet, il est indispensable de définir précisément la photographie ?

Rappelons que le mot "photographie" provient de deux racines grecques :

  • le préfixe photo- (φωτoς = photos : lumière, clarté) → "qui procède de la lumière", "qui utilise la lumière"
  • le suffixe -graphie (γραφειν = graphein : peindre, dessiner, écrire) → "qui écrit", "qui aboutit à une image"

La photographie résulte donc de techniques d'enregistrement des rayons électromagnétiques constituant le spectre lumineux par le biais de procédés photochimiques ou électroniques.

2.- Et le son dans tout ça ?

Et bien techniquement, il n'a tout simplement pas sa place dans la photographie.
Déjà parce que le médium, l'appareil photographique, ne permet pas d'enregistrer un événement sonore dans l'image fixe générée.

À la suite, je parle de la photographie en tant qu'objet : un tirage ou une impression.

Et quand bien même cela serait rendu possible, la durée de la piste sonore imposerait un temps d'observation de l'image. Cela ne serait pas trop gênant dans le cas de la capture de l'envol d'un oiseau, accompagné du son assez bref de son battement d'ailes.

Mais imaginons une photographie d'un ensemble musical se produisant sur scène.
Devrait-elle s'accompagner de l'écoute d'une ou deux mesures, de tout "le morceau", la chanson…, ou bien encore de la totalité du concert ?

En tant qu'auditeur, selon votre connaissance du répertoire, cette durée devrait être modulable.
Et ce n'est pas possible à la volée, à moins d'interrompre brutalement la diffusion !

Et c'est là où le bât blesse, mais pas que. Et c'est peu dire !

Tant et si peu qu'on observe une photographie purement descriptive au sens technique, je peux encore en accepter l'idée.
Mais ...

3.- Risquons une définition de l'art

"L'art est une activité, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait, qui s'adresse délibérément aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect. On peut affirmer que l'art est le propre de l'humain ou de toute autre conscience, découlant d'une intention, et que cette activité n'a pas de fonction pratique définie." - Wikipedia (fr)

Et donc plus généralement, à partir du moment où l'œuvre photographique qui nous est présentée s'adresse "aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect", elle est sujette à interprétation, à une lecture différente selon la personne à qui elle est donnée à voir. Une œuvre photographique ne se regarde pas, elle se lit à la lumière de notre sensibilité, de notre culture, de notre imagination, de nos idéaux, de nos valeurs…

Comme l'a dit l'essayiste et critique d'art Annie Le Brun : "L'image est par définition ce qui permet de se projeter ailleurs".

4.- De fait ...

L'ajout aux photographies que vous publiez d'une production musicale dont vous n'êtes pas l'auteur, constitue une couche supplémentaire d'informations étrangères qui limite le champ des possibles dans la lecture de l'image : c'est restreindre la liberté d'interprétation !

"C'est pour ajouter une information, donner une clé de lecture à mon image", me direz-vous.
Ce à quoi je répondrai que si votre image a besoin d'un média complémentaire pour être comprise, c'est tout simplement qu'elle manque de force ou d'intérêt.

Par ailleurs, le fait d'ajouter une production musicale que vous n'avez pas produite peut constituer une incitation à adhésion. À la limite, c'est une manipulation pour valoriser une photographie par le biais du travail d'un artiste totalement étranger à l'image que vous présentez. Lequel artiste n'a pas la faculté de s'y opposer, si votre image "ne va pas à l'encontre des Standards de la communauté" (dixit Meta).

5.- Une histoire de gros sous

Notons que cette technique est rendue légale par des accords entre les réseaux sociaux et les sociétés de gestion collective des droits d'auteur pour obtenir les autorisations nécessaires pour diffuser des œuvres musicales. Grâce à des systèmes de rémunération automatique basés sur le nombre de streams, les auteurs et les éditeurs de musique reçoivent des revenus provenant de la diffusion de leurs œuvres sur ces plateformes.

Pour ces plateformes, et les artistes y autorisant la diffusion de leurs œuvres musicales, il s'agit simplement - par un phénomène de mode et d'entrainement - de vous inciter à augmenter leurs revenus !

6.- Suggestions

Si l'alliance de l'image et du son vous paraît utile ou indispensable pour vous exprimer, pensez plutôt à faire de la vidéo et laissez son âme à la photographie. Notez aussi que dans le cadre d'une exposition photographique, une installation mêlant différents médias peut répondre à votre besoin.

7.- Pour conclure 

La photographie n'est pas du cinéma, elle n'a pas à produire du son pour s'exprimer !

Ma démarche est ici d'encourager les utilisateurs à prendre conscience de leurs choix, et à promouvoir des alternatives plus éthiques.

Patrick Lefebvre

Artiste photographe portraitiste

 

A propos de moi et de mon activité

Patrick Lefèbvre, artiste-photographePhotographe portraitiste et Fine Art, je pratique cette activité sous le statut d'artiste. En savoir plus ...
 

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